•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

L'étau se resserre sur Kaboul

Un soldat britannique monte la garde dans les faubourgs de Kaboul.

Un soldat britannique monte la garde dans les faubourgs de Kaboul.

Photo : AFP / SHAH Marai

Radio-Canada

L'offensive talibane se rapproche de plus en plus de la capitale. Quelques jours après la mort de 10 soldats français, des attentats entraînent la mort de trois soldats canadiens et de trois Polonais.

Les corps des dix soldats français abattus lundi par des insurgés talibans à quelques kilomètres seulement de Kaboul ont à peine été rapatriés en France que, déjà, l'OTAN annonce de nouvelles victimes dans ses rangs.

En effet, l'armée canadienne a confirmé, jeudi, après avoir retenu l'information pendant 33 heures, que trois soldats canadiens ont été tués, mercredi matin, par l'explosion d'une bombe dissimulée en bordure de route, dans le district de Zhari de la province sudiste de Kandahar.

Quelques heures auparavant, toujours jeudi, l'état-major des forces de l'OTAN indiquait que trois militaires polonais ont aussi été tués, la veille, dans des circonstances similaires, cette fois dans la province centrale de Ghazni.

Depuis quelques semaines, les attaques des talibans contre le pouvoir afghan et la présence étrangère, qu'elle soit militaire ou humanitaire, se font de plus en plus meurtrières.

Kaboul directement menacée?

Des analystes évoquent désormais le possible encerclement de la capitale, Kaboul, par une insurrection plus efficace et meurtrière que jamais auparavant.

Un soldat français dans les montagnes entourant la capitale afghane, Kaboul.

Un soldat français dans les montagnes entourant la capitale afghane, Kaboul.

Photo : AFP / MARTIN BUREAU

Lors d'un entretien accordé récemment à l'AFP, l'écrivain et chercheur afghan Waheed Mujda a rappelé que « les commandants talibans ont prévenu au début de l'année qu'ils allaient intensifier leurs attaques, multiplier les attentats suicide et étendre leurs activités aux provinces autour de Kaboul. C'est exactement ce qu'ils ont fait ».

À contre-courant de l'opinion de la majorité des analystes, le brigadier général canadien Richard Blanchette, porte-parole des forces de l'OTAN en Afghanistan, minimise la portée réelle de l'insurrection.

« Ils sont plus audacieux, il faut le reconnaître, ils ont récemment organisé des actions dangereuses de plus grande envergure, mais ce sont des événements restreints dans le temps et dans leur portée: d'un point de vue militaire, c'est impossible pour eux de gagner », soutient le général Blanchette.

Les experts du groupe indépendant britannique Senlis en disent tout autant à propos des forces de l'OTAN.

En effet, un rapport du Conseil de Senlis datant de novembre dernier précisait que « la situation sécuritaire a atteint un niveau critique, avec 54 % du territoire afghan qui abrite une présence talibane permanente ». Ce constat a été fait alors que l'actuelle offensive ne faisait à peine que commencer.

Pour les analystes de Senlis, si l'OTAN veut avoir une chance de l'emporter, il lui faut doubler le plus rapidement possible ses effectifs sur le terrain. Actuellement, les forces internationales dénombrent 70 000 soldats en Afghanistan, la moitié du contingent actuellement déployé en Irak, un pays plus petit et moins peuplé que l'Afghanistan.

Le sud afghan comme terrain d'entraînement

Un soldat canadien en patrouille dans le sud de l'Afghanistan.

Un soldat canadien en patrouille dans le sud de l'Afghanistan.

Photo : AFP / SHAH Marai

Des rapports militaires canadiens, obtenus par la Presse canadienne grâce à la Loi sur l'accès à l'information, indiquent que les talibans ont pris moins d'un an pour se reconstituer en force crédible à la suite d'une importante bataille, en 2006. Environ 800 d'entre eux avaient été tués dans ces combats.

Désormais, toujours selon ces rapports, les insurgés islamistes peuvent déployer rapidement une formation de combat comptant quelque 600 membres dotés d'armement lourd.

Les documents militaires indiquent aussi que les commandants talibans se servent du sud de l'Afghanistan pour y entraîner leurs unités sur les forces de police locale et les soldats de l'armée nationale afghane. Ces derniers sont formés à Kandahar par l'armée canadienne.

La situation tactique dans le sud risque d'ailleurs de se détériorer considérablement en novembre prochain, date prévue du retrait de 2200 soldats américains déployés dans le secteur de Kandahar depuis quelques mois.

Il est impossible de savoir si les militaires américains verront leur présence prolongée ou s'ils seront relevés par des militaires d'un autre pays membre de l'OTAN.

Au printemps dernier, la France avait été pressentie pour renforcer le contingent de l'OTAN dans le sud du pays, mais avec ses récentes pertes dans le secteur de Kaboul, rien n'indique que Paris va vouloir s'engager davantage dans une guerre qui prend de plus en plus des allures de bourbier.

Carte de l'Afghanistan

Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters

La section Commentaires est fermée

Compte tenu de la nature délicate ou juridique de cet article, nous nous réservons le droit de fermer la section Commentaires. Nous vous invitons à consulter nos conditions d’utilisation. (Nouvelle fenêtre)

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.