"Il n'a pas l'attitude d'un sportif de haut niveau : Emiliano "Dibu" Martinez, bourreau du LOSC et maître chambreur

Le LOSC va certainement en faire des cauchemars. A l'instar des Bleus au Qatar en finale de la Coupe du monde 2022, les Lillois ont subi jeudi soir les foudres du fantasque Emiliano Martinez. Au terme d'un match que les hommes de Paulo Fonseca ont dominé de la tête et des épaules, Aston Villa, qui n'a globalement rien montré durant 85 minutes, a poussé les Nordistes en prolongation, puis aux tirs au but. Et comme les hommes de Didier Deschamps au Qatar il y a deux ans, les Lillois se sont heurtés à l'insatiable Emiliano Martinez.

Le portier des Villans a finalement été le grand bonhomme de ce match retour et devrait occuper les débats enflammés des supporters lillois ces prochains jours. D'abord averti en première période pour gain de temps, le "show" de Dibu Martinez s'est poursuivi jusqu'au but de la nuit lilloise. "J'ai mauvaise réputation, notamment sur le gain de temps" a réagi après le match, au micro de TNT Sports, le gardien argentin. "J'ai été averti après seulement 40 minutes de jeu. On perdait le match, ça n'avait pas de sens que je fasse ça", s'est justifié celui qui aura passé son match à casser le rythme et gagner du temps dès qu'il en a eu la possibilité.

Averti une deuxième fois au cours de la séance de tirs au but, un deuxième carton jaune qui ne l'a pas empêché de finir le match avec ses coéquipiers, le gardien argentin venait d'arrêter le penalty de Nabil Bentaleb, qu'il n'avait pas hésité à déconcentrer, avant d'intimer au kop lillois de se taire, doigt sur la bouche. "Il n'y avait pas de ballon pendant la séance de tirs au but, donc je suis allé demander un ballon au ramasseur, et j'ai été averti, donc je ne comprends pas les règles", a-t-il expliqué, feintant l'étonnement quand à la vraie raison de son deuxième carton jaune de la soirée.

Une attitude provocatrice qui n'a pas été du goût du président du LOSC, Olivier Létang, sensiblement énervé par le comportement de Martinez après le match : "Je n'ai pas envie qu'on passe du temps à parler de ce garçon qui a une attitude qui n'est pas celle d'un sportif de très haut niveau, parce que dans le sport de haut niveau, dans la victoire ou dans la défaite, il faut rester calme et élégant, donc je préfère qu'on se concentre sur nous et qu'on ressorte tous les aspects positifs".

"Ça a été les montagnes russes toute ma carrière. J'ai toujours cru en moi, je suis quelqu'un qui travaille dur. C'était mon destin de gagner à nouveau ici", a poursuivi Martinez après la rencontre, reconnaissant que l'exercice des tirs au but était l'une de ses spécialités : "Hier on regardait City-Real. Le manager (Unai Emery, ndlr) a dit, s'ils vont aux tirs au but, on ira peut-être nous aussi. Et dans cet exercice, je tiens généralement la baraque".

"Martinez aime déconcentrer, comme on l'a vu sur le premier tir au but, où il court pour aller chercher le ballon. Pour lui, c'est un jeu tactique", a commenté le buteur des Dogues Jonathan David. Honni par les supporters du club nordiste, "Emi" Martinez a au contraire été félicité par son entraîneur Unai Emery: "Emiliano Martinez est très important pour nous. Il a sa personnalité, qui a du poids dans le vestiaire. Il est un meneur tous les jours, avec un état d'esprit formidable, et quand il joue, il a sa personnalité aussi. Durant la séance de tirs au but, il a aussi été formidable. Je suis très fier de lui. Je crois en lui, je sais qu'il est mature et responsable. Je l'accepte tel qu'il est. Il est toujours sous contrôle."

Martinez a-t-il un soucis avec la France ? L'intéressé dit que non. "J'ai passé toutes mes années à Arsenal et Aston Villa, avec des joueurs français, ce sont des gens très bien, je les aime. Quand vous jouez à un grand niveau comme en France, c'est normal que vous vous attendiez à vous faire malmener, mais je me suis concentré sur mon équipe, sur mon pays. Tout ce que je fais, c'est de jouer pour ce club", a-t-il précisé à RMC Sport.

Du côté du LOSC, après cette drôle de soirée, les regrets seront éternels. "On retient la défaite et c’est décevant. Mais on s’est battu jusqu’à la fin, ce n’était pas notre jour", expliquait, fataliste, Jonathan David à l'issue de l'élimination. "C'était un beau parcours, on reviendra plus fort" a-t-il promis, donnant rendez-vous au supporter la saison prochaine.